Fred Mathieu
45, allées Marines. Frédéric Mathieu a décoré son bistrot avec de nombreux objets chinés
Pour certains chineurs invétérés, les puces de Quintaou sont un rendez-vous immanquable dans le Pays Basque. L’exemple de Frédéric Mathieu
Frédéric Mathieu est un chineur, un vrai. Du genre à se lever à 5 heures du matin pour être le premier au marché aux puces, muni de sa lampe torche. Il va de camion en camion, avant que les objets ne soient complètement déballés, pour dénicher la bonne affaire.
Ce goût de la chine, Frédéric l’a depuis qu’il est enfant. J’ai commencé en faisant les poubelles , sourit-il. Adolescent à Lyon, il fait régulièrement les puces, à l’aube. À cette époque, je faisais des petits boulots et j’étais payé à la tâche. Du coup, j’avais toujours du liquide sur moi. Sa première vraie affaire, il s’en souvient encore avec fierté : C’était un lot de vingt voitures Dinky que j’ai touché pour cent francs. Aujourd’hui, ces voitures valent une trentaine d’euros pièce.
Une centaine de réveils.
Issu d’un milieu ouvrier, Frédéric, qui rêve d’être antiquaire, a toujours eu le souci de la bonne affaire. Quand un chineur acquiert un objet, il doit avoir la certitude de faire une affaire. Il a forcément la passion du négoce.
Dans le Bistrot des Allées, à Bayonne, qu’il a repris il y a quatre mois, une multitude d’objets chinés font la décoration : de vieux cadres, des boîtes, des affiches et des dizaines de réveils. Je suis un amoureux des objets et du temps qui passe , explique-t-il. Mais dans son restaurant, seule une infime partie de sa collection est exposée : J’ai un entrepôt rempli de vieilles cannes ou de vieilles bouteilles. Ayant vécu quelques années dans les îles, je suis aussi très influencé par l’art primitif africain.
Frédéric ne manque jamais les puces de Quintaou , le rendez-vous immanquable des chineurs du coin, avec Ahetze . Ce marché mixte, ouvert à la fois aux professionnels et aux particuliers, se déroule chaque quatrième samedi du mois. Il fêtera son sixième anniversaire en septembre. Certains exposants sont spécialisés dans les poupées anciennes, les trains mécaniques ou les cartes postales.
Dès six heures du matin.
Les jours de puces, le cafetier suit toujours le même rituel : Je me libère de mon travail le matin pour arriver à 5 h 30, 6h et revenir vers 10h. Il aime particulièrement explorer les stands des particuliers : Il y a davantage de découverte avec eux. C’est ce qui fait le charme de ces puces. Alors que certains rêvent d’i-pod ou de caméras dernier cri, lui est ravi de dégoter une vieille poignée , son dernier coup de coeur.